Histoire du cinéma : les grandes étapes

L’histoire du cinéma débute par l’observation d’un phénomène physiologique par le Chevalier d’Arcy et Isaac Newton : il s’agit de la persistance rétinienne qui permet de conserver une image déjà vue en la superposant aux images que l’on est en train de voir. Par exemple, si vous superposez douze images différentes, vous pourrez avoir l’impression de mouvement (c’est le principe du dessin animé).

Ce phénomène va être démontré scientifiquement par la roue de Faraday en 1830, une invention anglaise qui consiste en une roue dentée tournant face à un miroir et qui est l’ancêtre du phénakistiscope, un nom barbare pour désigner une sorte de jouet optique donnant l’illusion du mouvement. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un disque rond en carton percé de fentes avec une suite d’images fixes créant le mouvement en faisant appel à la persistance rétinienne et à un miroir. Selon le même procédé, on inventera le thaumatrope, le zootrope ou encore le praxinoscope, soit différents objets du même acabit. À l’époque, il ne s’agit guère plus que de jouets novateurs. Quant à la photographie, elle voit le jour en 1839 grâce à Jacques Daguerre. Les deux procédés vont être combinés pour reconstituer le mouvement grâce à des photographies. Ce sera ensuite l’invention du chronophotographe en 1882, une sorte de fusil photographie doté par la suite d’une pellicule qui sera inventée par un Américain, George Eastman. La première caméra, quant à elle, est mise au point par Louis Aimée Augustin Le Prince en janvier 1888 et, après avoir amélioré son procédé, cet inventeur disparaît sans laisser de trace.

Parallèlement, l’Anglais William Friese-Green invente une autre caméra pouvant fixer dix images par seconde grâce à un film perforé et Thomas Edison met au point le kinétoscope la même année que Le Prince. Le kinétoscope est un appareil permettant à une personne de visionner les images par le biais d’une fenêtre. C’est le kinétoscope qui va être commercialisé dans le monde entier et on va le trouver surtout dans des salles spéciales lors de fêtes foraines. Un premier studio de cinéma fut ensuite fondé par la compagnie Edison : la Black Maria.

Ce sont les premiers films d’une minute tournés par William Dickson à l’aide du kinétographe pour retransmettre des scènes réelles. Le nom « cinématographe » apparaît pour la première fois le 12 février 1892 grâce à un brevet déposé par Léon Bouly. Toutes ces inventions permettent les prises de vue et la projection d’images lors d’une période nommée « pré-cinéma ». Quant au cinéma tel qu’on le conçoit aujourd’hui, il a été inventé par les Frères Lumière et une première projection publique a lieu à Paris le 28 décembre 1895. Des essais avaient été effectués auparavant et le brevet du cinématographe va être déposé par les Frères Lumière le 13 février 1895. Cet appareil est à la fois une caméra, une tireuse et une visionneuse et il va remplacer peu à peu les autres procédés utilisés jusqu’ici. En effet, il est plus léger et plus précis que son ancêtre, le kinétographe.

Toujours est-il que lors de cette première projection à Paris se trouve dans la salle un certain Georges Méliès (parallèlement d’autres procédés vont être mis au point par d’autres inventeurs). Les Frères Lumière font connaître leur invention à travers le monde grâce à plusieurs réalisateurs qui projettent leurs films à Londres, à New York, à Saint-Petersbourg, à Bombay, à Osaka, en Amérique latine et même en Chine jusque dans les années 1899.

Partout, c’est un triomphe et des productions locales sont tournées qui retransmettent des images du monde entier. Parallèlement, Thomas Edison qui voit le succès commercial de son appareil lui échapper déclare « la guerre des brevets » grâce à un grand cabinet d’avocats et tente à tout prix d’arrêter l’ascension des Frères Lumière. Il crée ainsi quantités de problèmes à tel point que les Frères Lumière sont obligés de fermer leur filiale américaine en 1897. Parallèlement en France, un grand incendie a lieu au Bazar de la Charité faisant une centaine de victimes lors d’une projection. La méfiance s’instaure alors par rapport au cinématographe qui finalement ne demeure qu’une attraction foraine. Parallèlement, Georges Méliès va acquérir un appareil et va fonder un studio à Montreuil en 1897.

Il va y filmer des acteurs devant des décors peints, inspirés par les spectacles de magie de son théâtre. Il va également inventer les premières actualités reconstituées tout en développant un atelier de coloriage manuel de ses films. Jusque 1914, il va réaliser près de 600 petits films enchanteurs et poétiques ainsi que des courts-métrages projetés dans les foires. Méliès va également utiliser les illusions photographiques et les innovations techniques pour créer les premiers effets spéciaux du cinéma.

Ne parvenant pas à rivaliser avec les nouvelles sociétés de production, il va cesser ces activités cinématographiques en 1913. D’un autre côté, malgré l’invention du phonographe en 1877 par Thomas Edison, le cinéma reste muet jusqu’en 1927. On utilise juste de la musique en fond sonore ainsi que des bruiteurs venus du théâtre puis les intertitres et les sous-titres vont être utilisés. Tandis que Méliès produit ses films, Les Frères Lumière retransmettent des événements comme le Couronnement du Tsar Nicolas II, le premier film monté et ils réalisent leur premier film dramatique « La Passion du Christ ». D’autres réalisateurs se mettent sur les rangs comme Charles Pathé et Léon Gaumont et à eux seuls, ils vont dominer le marché mondial en plagiant les oeuvres des Frères Lumière et de Méliès tout en mettant au point quelques innovations.

Les frères Pathé vont construire une usine phonographique à Chatou et les studios Gaumont verront le jour en 1905. Avant la sonorisation, les stars font leur apparition dont Charles Chaplin, Buster Keaton, Mary Pickford, Erich von Stroheim, Douglas Fairbanks et ce sera la fondation des « Artistes associés » grâce à Mary Pickford, Douglas Fairbanks, Charles Chaplin et David Wark Griffith. En France, des réalisateurs et des stars vont naître également comme Abel Gance, Harry Baur, Sarah Bernhardt venue du théâtre, Max Linder, etc. En Allemagne, ce seront les débuts de Fritz Lang, Ernst Lubitsh et Robert Wiene. Bref, dans le monde entier, des réalisateurs voient le jour qui servent parfois la propagande comme Sergueï Eisenstein avec « Le Cuirassé Potemkine ». Après l’arrivée de la sonorisation, ce sera la première Mostra de Venise, la création des studios de Cinecitta à Rome pour faire concurrence à Hollywood, le premier festival de Cannes en 1939, etc. Aux Etats-Unis, une première censure entre en vigueur afin de respecter les valeurs morales. Ce n’est véritablement qu’après la Seconde Guerre mondiale que le cinéma américain va s’imposer en Europe. Quant au premier grand film en couleur en France, il s’agit du film « le mariage de Ramuntcho » en 1946 avec un procédé en Agfacolor et la première colorisation électronique des anciens films en noir et blanc eut lieu en 1983. Depuis la toute première invention de la roue de Faraday, le cinéma a sans cesse évolué et des procédés nouveaux ont été inventés notamment dans les effets spéciaux. Jusque dans les années 1950, le cinéma restera l’un des premiers loisirs populaires jusqu’à l’arrivée de la télévision…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *